Comment fonctionnent les usines d’eau potable ?

La CACL possède 6 usines d’eau potable

Chaque station puise l’eau dans différentes sources du territoire : le fleuve Kourou à Macouria, la Comté à Roura, la crique Coux au village Favard, crique Cacao, la crique Roura, le Rorota à Rémire-Montjoly.

Le processus général consiste à pomper l'eau dans le fleuve qui, conduite jusqu’à la station, subira un traitement physique, chimique et biologique pour la rendre potable.

L'usine de production d'eau potable Serge Adelson à Macouria
Comment fonctionnent nos usines ?

L'usine Serge Adelson à Macouria

En 2015, la CACL a inauguré l’usine Serge Adelson de Macouria. Elle est la première et l’unique usine de Guyane dotée d’un système de désinfection de l’eau par UV permettant de diminuer l’apport en chlore.

Le captage de l’eau brute (qui n’a subi aucun traitement) se fait par pompes dans l’eau du fleuve Kourou puis l’eau est conduite jusqu’à la station par des canalisations d’eau brute.

Le grillage consiste à faire passer l’eau par des grilles de plus en plus fines qui retirent les déchets les plus volumineux comme les branches, feuilles, insectes, les cailloux, plastiques, et tous les détritus charriés par le fleuve. Le tamisage finit de la débarrasser des déchets plus petits comme le sable ou les planctons.

La coagulation, la floculation et la décantation : un produit coagulant est incorporé à l’eau pour colmater les déchets. Devenus épais et lourds, ils se rassemblent en paquets que l’on appelle flocs. L’eau décante dans un bassin et se débarrasse de 90 % d’impuretés qui tombent au fond du bassin.

Elle passe par de nouveaux bassins équipés de filtres de sable qui retiennent les matières microscopiques et de charbons actifs absorbant les matières organiques et améliorant son goût et son odeur.

L’avant-dernière étape inflige à l’eau un traitement par ultra-violet auquel aucun microbe ne résistent.

Une infime quantité de chlore est ajoutée afin de préserver la qualité de l’eau tout au long de son parcours jusqu’à votre robinet.

Aujourd’hui, cette usine constitue toujours un modèle alliant la qualité de production et une empreinte environnementale minimale.

Elle peut suppléer l’usine de la Comté en cas d’avarie.

Qui contrôle la qualité de l’eau que nous buvons ?

Il existe plusieurs points de prélèvements et contrôles de l’eau potable tout au long de son parcours. Ils sont effectués par la SGDE, qui assure la gestion technique et commerciale de nos usines et l’Agence Régionale de Santé, organisme d’état.

Peut-on manquer d’eau ?

En saison sèche, le niveau des fleuves peut descendre. Il peut également se produire un phénomène que l’on appelle « remontée du biseau salé », une lame d’eau de mer pénétrant un fleuve. Cela n’arrive que lors d’une saison sèche exceptionnellement chaude et déficitaire en pluie. La teneur en sel peut-être très faible, mais proscrite à la consommation de personnes souffrant d’insuffisance rénale.

La CACL est équipée d’un dispositif de traitement palliant ce phénomène, avec un taux de salinité légèrement plus élevé que la normale, mais sans danger pour la santé.

L’usine qui peut être la plus impactée en cas de crise est celle du Rorota dont l’eau est puisée dans les lacs. Mais il faut savoir que nos usines fonctionnent en interconnexion.

L’usine de la Comté peut ainsi alimenter un plus grand nombre d’habitants de Rémire-Montjoly afin d’assurer la continuité d’un service public de qualité.

Deux autres dispositifs existent pour parer à d’éventuelles menaces :

  • un bassin tampon de 10 000 m3 a été aménagé par la CACL, à l’usine de la Comté. Il permet le pompage de l’eau brute pendant trois à six heures, soit la durée de la marée haute, dans le cas de figure d’un pic d’eau salée.
  • une barge et un dispositif de pompage ont été créés pour remplir le bassin tampon par la sécurité civile.

La CACL et la SDGE travaillent en étroite collaboration pour résoudre les problèmes liés à ce type de crise et peuvent également recevoir l’appui des services de l’état.

Des conditions exceptionnelles

En 2009, une saison sèche sévère a frappé la Guyane, provoquant la baisse du niveau des fleuves et une remontée de biseau salé. Un arrêté préfectoral a alors imposé à la population de limiter sa consommation d’eau potable comme eau de boisson. Une Cellule de Veille Hydrologique (CVH)* a pour mission « d’avertir la Préfecture suffisamment tôt pour anticiper les conséquences de ces phénomènes et prendre les mesures de gestion de crise nécessaires ».

*créée en 2010 par la DEAL Guyane, la Direction Interrégionale Antilles-Guyane (DIRAG) de Météo France et le Service Central d’Hydrométéorologie et d’Appui à la Prévision des Inondations (SCHAPI).

Depuis la crise de 2009, tous les acteurs de l’eau se postent en état d’alerte et redoublent de vigilance lors de chaque saison sèche.

Les seuils d’alerte de salinité de l’eau

Seuil 1 à 1100 uS/cm : restriction de consommation pour les insuffisants rénaux

Seuil 2 à 2300 uS/cm : eau impropre à la consommation à l’ensemble de la population en raison d’un goût salé trop prononcé

Le cas échéant, vous serez averti par la CACL et la SGDE, l’ARS et la Préfecture si elle pose un arrêté de restriction de consommation.

LacRorota (5)

Les bassins du Rorota servaient dès 1860 à alimenter les 4 fontaines publiques de Cayenne. Aujourd'hui ils alimentent plus de 20 000 abonnés de Rémire-Montjoly.

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